L’article de Causette
Causette nous a consacré 4 pages dans son magazine, dans la catégorie "politique"... C'était là leur première blague, le reste est encore meilleur.
Une belle entrée en matière
Dès la première phrase, on est sur du haut niveau ! On nous parle de « groupuscule », or nous sommes apolitiques. Sans doute frustrée de ne pas avoir affaire à des cathos habillés en serre-tête et foulard Hermes, la journaliste parle de « jeunes activistes travestis en militants modernes et branchés ». Je m’habille comme je veux, j’ai le droit de mettre mes Airmax ou ça ne fait pas assez catho à ton goût ? On arrive dans la partie la plus drôle. On lit « Ne reculant devant aucun danger, Causette n’a pas hésité à infiltrer la réunion de lancement du happening fondateur ». Heu… c’était une bouffe entre « ados » (c’est elle qui nous qualifie d’ados). Elle a discuté avec nous, comme beaucoup d’autres « infiltrés » ayant « bravé le danger » et parlé tranquillement à Emile pendant un bon petit moment. Et s’il y avait des « gros bras », c’est juste parce qu’on avait reçu des menaces pas jolies-jolies…
Cet article n’est donc pas seulement mauvais, il est mensonger.
Ce qui est assez prodigieux, c’est que tout cela est regroupé dans l’introduction de quatre lignes…
Des comparaisons hasardeuses, voire comiques
Ensuite, on nous présente Emile comme proche de l’Action Française… Mais d’où la journaliste sort-elle de telles « informations » ? Ah mais oui ! L’info vient du Petit Journal ! Un membre de notre service de sécurité avait un autocollant de l’Action Française… Un très beau raccourci donc, issu lui même d’une déduction hasardeuse faite par les rois de la manipulation et de la pensée unique que sont les membres du Petit Journal.
Si s’inspirer de médias mainstream et d’infotainment est leur source d’inspiration, voire carrément d’information en l’occurence, qu’ils changent de slogan (« féminine du cerveau »), à force ça devient gênant pour les femmes qu’ils pensent représenter…
L’autre solution aurait été de poser la question à Emile, ou même de l’accuser en face, mais la vérité l’intéressait-elle vraiment ?
La volonté de nous mettre dans une case pour se rassurer va plus loin lorsqu’on regarde les photos de présentation.
– la première nommée « hier » où on voit l’association SOS-Tout-petits (donc pas nous hein…) rassemblant des personnes d’une moyenne d’âge de 60 ans
– la deuxième nommée « aujourd’hui », bah c’est nous. Mais du coup on comprend rien, qu’a-t-on en rapport avec eux si ce n’est la remise en cause de l’avortement tel qu’il est pratiqué de nos jours ?
Mais en terme de comparaison, le meilleur est à venir, notre signe est comparé au salut nazi ! C’est beaucoup trop beau ! La journaliste a réussi à caler un point Godwin sur un mouvement qui lutte contre une pratique que le premier a avoir permis en Europe n’est autre que… Hitler ! Il avait permis cela pour les femmes polonaises ! Chapeau. Dieudonné n’a qu’à bien se tenir avec sa quenelle.
Des psychologues qui sont d’accord avec le syndrome quand il s’agit d’un accident, mais pas quand il est provoqué
Enfin, en dernier paragraphe, des psychologues nous expliquent par A+B que lors d’une fausse couche, « il y a un deuil à faire pour les parents dont l’écho peut résonner chez l’enfant existant, celui dit « de remplacement ». Le risque ? Qu’une sorte de « fantôme » écrasant plane sur lui dont « il n’arriverait pas à compenser la perte ». »
Bon bah on est d’accord alors non ?
Non. Parce que selon eux, quand la fausse couche est voulue, c’est à dire quand on pratique l’avortement (autrement dit quand l’enfant n’est pas désiré), alors là, parler de ce syndrome devient de la « récupération de la psychopathologie du deuil »… Si c’est pas se tirer une balle dans le pied ça !
Autrement dit, si ton frère ou ta sœur a été avorté(e), tu fermes ta gueule et tu ne fais pas de « récupération ». Par contre si c’était une fausse couche, alors là, je t’autorise à souffrir. Cette souffrance là est officielle et reconnue.
C’est fou comme un fait qui va dans notre sens sorti par quelqu’un qui veut aller contre a un poids énorme. C’en est presque réconfortant. Merci Causette.
Bref, contrairement à VICE qui, n’étant pas franchement à fond avec nous, a cependant été assez honnête et surtout professionnel, ce magazine n’a eu pour effet que de me payer une bonne tranche de rigolade ! Quoique à 5€50, j’aurais peut-être mieux fait de me prendre un kebab…
Même si avant j’étais totalement pro-avortement (et je le suis toujours), j’ai tout de même reconsidéré la question lorsque je suis tombée enceinte. J’ai 20 ans, je suis en médecine, je gagne 200€ par mois et je n’ai clairement pas le temps de m’occuper d’un enfant, qu’importe son âge; mais c’est vrai que je trouvais horrible de supprimer la chance de vivre à ce pauvre petit être qui au final n’avait rien demandé.
Mais au final, entre retirer de mon utérus un embryon dont le coeur a à peine commencé à battre, dont le tube neural n’est pas encore refermé (=pas de cerveau) et dont la gastrulation et l’organogénèse va bientôt débuter, ou laisser vivre un enfant qui ne connaîtra probablement jamais son père et verra sa mère parfois le week-end (travailler 70h/semaine c’est peu compatible avec la vie de famille), mon choix s’est fait très rapidement.
Maintenant je comprends la volonté de certaines personnes à vouloir porter et garder la vie, mais pour ma part, je ne le ferai que lorsque je serai sûre d’assurer le meilleur pour mes enfants.