Réponse à l’Express

Voici une tribune en réponse au billet publié sur l'Express par des militantes féministes

L’avortement est un échec collectif

Une organisation qui « fait froid dans le dos ». Voilà comment nous présentent les signataires de la tribune parue dans l’express en date du 3 juin. Cette organisation effrayante s’appelle « Les Survivants » ! Nous n’avons pas à nous cacher ni à taire quoique ce soit. Nous pensons juste que le meilleur avortement est celui que l’on évite. Il est bon de rappeler à ceux qui nous combattent, parce qu’ils sont « Survivants » phobiques à les entendre, que le droit à l’avortement est un acquis tardif, une loi que nos parents ont voté, pas nous !

L’avortement n’est pas un moyen contraceptif par défaut même si, selon les chiffres invoqués dans l’article, ils ne représenteraient que 3% des femmes qui y ont recours. Est-ce que cela justifie tous les autres avortements ? Les chiffres sont trop importants pour les prendre à la légère. Certes, les 220 000 avortements annuels et les 6 à 7 millions d’avortements depuis 1975 ne sont pas la conséquence d’une erreur de « suivi contraceptif » mais sont-­ils une solution acceptable pour autant ? Votre militantisme pro-IVG vous fait oublier la réalité ! Si les chiffres étaient 100 fois moins importants la question se poserait différemment ! Mais là… !

C’est vrai que beaucoup de femmes doivent subir des grossesses non désirées. Nous comprenons que cela peut être difficile d’accueillir un enfant quand le contexte n’est pas favorable. Une situation précaire, la solitude, l’abandon par un conjoint qui ne veut pas assumer ses responsabilités peut expliquer le recours à l’IVG. Les Survivants ne remettent pas en cause ce triste état de fait. Mais notre combat est d’ouvrir le débat sur la question du recours à cette solution radicale et sans retour qu’est l’avortement. Malgré les circonstances difficiles, les avanies et les épreuves de toutes sortes nous croyons que choisir la vie est la meilleure des options. Encore faut-­il pouvoir en parler sans se faire immédiatement agresser par des intolérants, qui étaient, d’ailleurs, bien représentés parmi les contre-manifestants du happening.

Que l’on débatte, que l’on parle, que l’on cesse de passer sous silence les vraies conséquences de l’avortement, les blessures qu’il engendre, la solitude qu’il entraîne. Pourquoi nier plus longtemps cette sœur ou ce frère qui aurait pu vivre, aimer, s’épanouir à nos côtés ? Pourquoi a-­t-­il été supprimé ? Parce qu’il n’a pas fait « l’objet d’un projet parental » ? Parce qu’il était « handicapé » ? Parce qu’il représentait « un poids pour la société »… ?

Selon les auteurs de la tribune du 3 juin, un avortement est justifié lorsque l’enfant n’est pas viable. Mais un enfant de 3 ans laissé à lui­-même n’est pas viable non plus ! L’homme est un « animal social ». Nous avons besoin les uns des autres pour vivre ! Ce que ne supportent pas les pro-­IVG, ne serait-ce pas l’idée que l’on soit, au fond, dépendants les uns des autres ? L’avortement n’est-il pas un symptôme de notre individualisme ?
Enfin, l’échec élevé des adoptions, comme le soulignent les auteurs de la tribune, n’implique pas pour autant qu’une vie ne mérite pas d’être vécue !

Samedi 4 juin, devant le Centre Beaubourg, 4/5e d’entre nous étaient ligotés avec du scotch vert marqué de la mention « conforme », le 1/5e restant avec du scotch rouge et la mention « non ­conforme ». Rappelant le chiffre d’un avortement pour 4 naissances, nous avons voulu interpeller la société sur son contrat social en affirmant qu’une demande d’IVG est, d’abord, un appel à l’aide auquel nous devons répondre en restant solidaires les uns envers les autres. Contrairement au traitement complaisant que le gouvernement et le planning familial lui réserve, nous pensons que l’avortement est un échec, un échec collectif !

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