On nous interroge très souvent sur les solutions que nous proposons pour diminuer le nombre des avortements en France.
La réponse n’est pas simple car les raisons d’avorter sont multiples et chaque contexte pose des difficultés différentes et demande un niveau de réponse particulier.
Par ailleurs, nous sommes un mouvement de société et c’est aux experts et aux politiques d’éprouver la faisabilité budgétaire, humaine et technique de chaque solution.
Mais comme aux Survivants, on n’a pas pour habitude de pratiquer la langue de bois en répondant à côté lorsqu’on nous pose une question, voilà quelques pistes de réflexions :
LA SITUATION
Au collège, on reçoit des cours de SVT qui nous apprennent comment fonctionne techniquement un rapport sexuel et l’usage de la contraception.
Mais en aucun cas, on apprend aux jeunes le sens profond de l’amour et les enjeux d’un premier rapport sexuel.
Les jeunes lycéens ne font plus le lien entre sexualité et procréation et n’ont plus en tête le lien mécanique qui existe entre un rapport sexuel et la conception d’un enfant.
En France, c’est la plupart du temps les jeunes filles qui portent le poids de la contraception. Les garçons s’en désintéressent car ils se sentent sécurisés par la pilule.
Ils n’ont que très rarement un préservatif à portée de main encore à plus forte raison dans le cadre d’un rapport sexuel non anticipé. L’usage d’une capote n’est pas agréable et ils s’en remettent totalement à leur partenaire.
On sait aujourd’hui que de plus en plus de femmes supportent mal la pilule en raison des effets secondaires (migraines, maux de ventre etc.) mais également parce qu’avec la vague écologique, elles prennent de plus en plus conscience de la nature chimique et artificielle de cette contraception qui introduit un véritable mensonge biologique dans leur corps (pour faire simple la pilule fait croire au cerveau que la femme est enceinte) mais également parce que le lien entre cancer du sein, première cause de mortalité chez les femmes et pilule est aujourd’hui avéré (même si personne n’en parle).
Bien au delà de ce phénomène, on constate une recrudescence des oublis de pilules souvent inconscients et liés au fait que la femme ne se sent pas malade lorsqu’elle est amoureuse et qu’une partie de son être aspire même inconsciemment à être enceinte.
Le contraire serait alarmant.
Bref, la plupart des jeunes filles, placées sous pilule souvent très tôt (12-13ans pour des raisons d’acné), ne font pas vraiment l’expérience de leur maternité physique.
Elles n’ont pas de véritables règles et ne savent pas quand elles ovulent. Plus grave, elles n’ont absolument pas conscience que leur cycle est précisément fait pour leur permettre de donner la vie.
Beaucoup de jeunes filles tombent donc enceintes sans l’avoir anticipé et sans y être préparées.
Face à ce constat, comment peut on considérer qu’une nième incitation à la contraception est une solution pour réduire le nombre d’IVG ?
Surtout quand cette même contraception a pour effet direct de positionner la grossesse comme un dysfonctionnement et un accident et donc comme un problème plutôt qu’une heureuse surprise…
Beaucoup de jeunes filles lorsqu’elles apprennent qu’elles sont enceintes culpabilisent et ont peur que leur entourage les considèrent comme des irresponsables.
On sait aujourd’hui que presque 80% des femmes qui avortent déclarent utiliser une contraception ce qui prouve son inefficacité non pas physiologique mais tout au moins psychologique.
Il ne s’agit pas de dissuader un jeune couple, sans projet parental ni volonté de construire quelque chose sur le long terme, d’utiliser la contraception. Cela serait irresponsable et risquerait de provoquer un grand nombre d’avortement.
Mais on ne peut plus considérer que la promotion de la contraception soit la solution pour diminuer le nombre des IVG.
Les chiffres parlent par eux même puisqu’en dépit de 10 ans de publicité, le nombre d’avortement n’a pas baissé d’un iota…
On sait par ailleurs la fascination de la jeunesse pour la transgression. Continuer à leur dire ne fait pas ci, ne fais pas ça, surtout sur un domaine aussi intime et synonyme de liberté, est voué à l’échec et il serait temps que M.S.T et son cortège d’idéologues se remettent un tout petit peu en question.
CE QUI POURRAIT ÊTRE FAIT EN COMPLÉMENT DE NOTRE ACTION
De nouvelles méthodes en milieu scolaire
Les anglais ont trouvé une solution bien plus moderne et adaptée à la jeunesse.
Ils organisent des témoignages de jeunes couples ayant eu un enfant beaucoup trop tôt directement dans les lycées. Ce programme s’appelle Straight Talking.
Les jeunes réalisent soudain que OUI ça peut leur arriver à eux aussi et se pose des questions enfin fondamentales :
-Suis je avec la bonne personne ?
-Comment il ou elle réagira si on attend un bébé ?
De nombreuses organisations associatives pourraient par ailleurs être mandatées pour intervenir dans les écoles et enseigner aux jeunes le sens de l’amour.
Leur dire par exemple que faire l’amour n’est pas simplement un sexe qui rencontre un autre sexe mais un coeur qui rencontre un autre coeur.
S’étendre davantage sur le sujet serait trop long mais les jeunes ont besoin d’une parole qui les prennent au sérieux et qui les libèrent de certains préjugés ou culpabilités.
Un exemple fréquent est la déception amoureuse où le jeune se dit qu’il ne pourra plus jamais aimer, que ça fait trop mal. Au lieu de l’orienter vers des sex friends, on pourrait leur dire qu’au contraire, il convient de tirer les leçons du passé et prendre son temps. Nos jeunes ont besoin d’apprendre à aimer avant de rechercher le plaisir pour lui même.
Responsabiliser les parents
Une véritable éducation sexuelle ne peut pas se faire sans l’intermédiaire des parents qui sont les mieux placés pour parler à leurs enfants de ce sujet si intime.
Les familles ont été déresponsabilisées et doivent assumer leur rôle pour éviter des drames comme la découverte de la réalité de l’acte sexuel par la pornographie, réalité qui peut être très déstructurante pour la croissance affective d’un jeune par la suite.
Faire preuve d’un peu de cohérence
On considère en France qu’une jeune fille est parfaitement assez mature pour avoir des rapports sexuel à 16 ans mais totalement immature pour être mère au même âge.
Du coup il faudrait savoir parce que l’un conduit (heureusement ou malheureusement, c’est selon le regard qu’on porte sur la réalité des choses) à l’autre.
Comment imaginer qu’une jeune fille comprenne que sa mère la pousse indirectement à avoir des rapports sexuels en veillant à ce qu’elle prenne sa pilule puis la presse d’avorter si elle tombe enceinte. Ce ne sont pas les jeunes filles mais la mentalité incohérente et schizophrène des adultes qui doit changer.
LA SITUATION
On le dit assez souvent.
La majeure partie des avortements est due à une démission du petit copain qui va parfois jusqu’à mettre la pression sur sa copine pour qu’elle avorte avec cette sentence qui résonne encore dans le coeur de nombreuses femme « C’est lui ou moi ».
La plupart se contentent pourtant d’un échappatoire en forme de « quoi que tu décides, je serai là », phrase qui n’offre en aucun cas la garantie d’un choix libre car sans une paternité assumée et responsable sur laquelle s’appuyer, la femme aura tendance à ne pas vouloir imposer cet enfant, ou à considérer que les conditions ne sont pas réunies pour le garder.
Un homme en France ne devient père qu’après l’accouchement ce qui est une absurdité car il est bien père au même titre que la femme est mère.
Pourtant, au nom du fait bien réel que c’est la femme qui va devoir porter l’enfant, ce dernier est totalement dépossédé de ces droits de père.
Après la contraception, qui avait déjà pour effet de déresponsabiliser l’homme, voilà une disposition légale qui entraîne une immaturité croissante des hommes.
C’est la femme qui pendant 40 semaines éduque l’homme à la paternité, lui qui ne comprend pas bien ce qui se passe.
De nombreux hommes réalisent souvent trop tard qu’ils étaient bel et bien le père de l’enfant qu’il n’ont pas su accueillir ou protéger et ces mots qu’ils n’ont pas su trouver, ils les répètent en boucle sous la douche dans des moments d’égarement bien douloureux.
CE QUE NOUS PROPOSONS
Il paraît difficile aujourd’hui et totalement inacceptable pour l’opinion qu’un homme puisse s’opposer à l’avortement de son enfant.
En revanche, il n’est pas impensable tout au moins d’imposer que le père, s’il est identifié, signe un document signifiant qu’il est bien au courant que sa compagne va avorter de leur enfant et qui l’informe de la réalité de cet acte et de ses conséquences éventuelles.
Beaucoup de pères apprennent des années après que la mère a avorté sans leur en parler. Cette mesure permettrait que ces situations ne se reproduisent plus et pourrait avoir pour conséquence bénéfique de déclencher une prise de conscience des hommes.
LA SITUATION
On ne compte plus le nombre de témoignages de femmes qui déclarent avoir voulu faire machine arrière parfois juste devant le bloc opératoire ou après avoir avalé les cachets pour une IVG médicamenteuse.
Dans le cas de l’intervention chirurgicale, ces dernières ont eu tellement l’impression de déranger une mécanique bien huilée qu’elle se sont laissées faire contre leur gré.
Nous avons également encore en mémoire le cas de cette femme qui avait appelé son compagnon pour lui avouer qu’elle avait pris les cachets pour avorter chez elle et qui regrettait son geste. Il est possible dans ce cas, de prescrire un médicament qui va stopper le processus d’avortement mais comme on ne lui avait pas dit avant, elle les a pris trop tard et elle a fait une fausse couche
CE QUE NOUS PROPOSONS
Nous voulons qu’une femme puisse revenir sur sa décision d’avorter à toutes les étapes du processus d’avortement. Il est possible même après la prise de pilule provoquant une IVG médicamenteuse de prendre un traitement qui stoppe le processus. Ces pilules pourraient être délivrées avec les premières pour laisser un choix libre à la jeune femme jusqu’au bout.
Nous désirons également que des cellules psychologiques soient ouvertes pour aider les femmes qui n’arrivent pas à se remettre de leur avortement et que l’on cesse de leur dire que ce qu’elle ont vécu est un acte banal et que si elle en souffrent c’est qu’elles ont un problème.
LA SITUATION
Il est aujourd’hui très difficile pour un couple ne pouvant pas avoir d’enfant d’adopter.
La plupart des français vont adopter à l’étranger mais de nombreux pays comme la Roumanie, la Pologne ou encore les Philippines ferment leurs portes les uns après les autres à l’adoption. De nombreux couples français seraient heureux d’accueillir les enfants nés en France de femmes ne pouvant les assumer.
CE QUE NOUS PROPOSONS
Développer la solution de l’adoption comme une alternative à l’avortement permettrait aux femmes de poursuivre leur grossesse sans avoir à subir un avortement tout en étant assurées d’un avenir pour leur enfant.
Le problème aujourd’hui en France, c’est que cette solution n’est JAMAIS proposée.
La mentalité actuelle considère une femme qui confie son enfant à l’adoption comme une mauvaise mère ayant un comportement ignoble.
Nous pensons au contraire que c’est une preuve d’amour et de courage que d’accepter que son enfant ait sa chance de vivre.
En pratique, la loi française offre plusieurs solutions :
- La maman peut confier son enfant à l’adoption après l’accouchement.
L’enfant sera accueilli par l’aide sociale à l’enfance et la maman peut prendre deux mois le temps de réfléchir et décider finalement de faire machine arrière et récupérer son enfant. - La maman peut confier son enfant à l’aide sociale à l’enfance sans consentir à l’adoption et en demandant que l’enfant soit placé en famille d’accueil le temps qu’elle puisse le récupérer. Cette solution n’est cependant pas idéale pour l’enfant et il existe, pour les mamans qui doivent faire face à des difficultés économiques et/ou sociales passagères, des foyers d’accueil où elle pourront trouver de l’aide.
- Enfin, il est possible d’accoucher sous X pour les femmes qui se sentent menacées par leur famille ou leur entourage par cette grossesse qu’elles tiennent à tenir secrète mais qui désirent laisser vivre leur enfant quand même.
Elles peuvent décider de rester anonymes ou de laisser un pli révélant leur identité que leur enfant pourra ouvrir à ses 18 ans.